Qu’est ce que l’achat responsable ? Nous en entendons souvent parler sans savoir tout ce qui peut se cacher derrière. L’objectif de cet article est donc de vous éclairer afin de que vous puissiez passer à une mise en oeuvre plus simple dans votre entreprise.
Que ce soit pour des entreprises privées ou pour des structures publiques, la définition ne change pas, les objectifs sont les mêmes : reduire ses impacts environnementaux, augmenter ses externalités sociales.
L’Achat Responsable correspond à tout achat intégrant des exigences, spécifications et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique, dans un esprit d’équilibre entre parties prenantes.
source : ObsAR
Quel pilier du développement durable ?
Cette thématique est centrale aux trois piliers du développement durable. En effet, il faut veiller à conserver son équilibre économique tout en réduisant ses impacts environnementaux et en ajoutant des finalités sociales ou sociétales.
Comme l’intitulé l’indique, il s’agit d’adapter vos pratiques d’achats afin de les rendre plus durables c’est-à-dire qu’elles aient un impact moins négatif que ce soit sur l’environnement (du fait de matières premières polluantes, non recyclables ou encore rares, etc.) ou sur les aspects sociaux (produits dans des conditions d’hygiène respectueuses des personnes, s’assurer que les personnes qui les ont produites ont des conditions de vie respectables et un salaire décent, etc.).
Qui sont les acteurs visés par des pratiques d’achats responsables ?
Pour le secteur public, depuis 2014, les collectivités dépassant un seuil de 100 millions d’euros d’achats par an sont obligées de mettre en place un schéma de promotion des achats responsables.
Lorsque le montant total annuel de ses achats est supérieur à un montant supérieur à 100 millions d’euros HT, le pouvoir adjudicateur ou l’entité adjudicatrice […] adopte un schéma de promotion des achats publics socialement responsables. Il en assure la publication.
source : Loi du 31 Juillet 2014 – article 13.I
Cette mesure dynamise le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les acteurs qui composent ce « secteur d’activité » sont vos partenaires de prédilection et d’avenir pour répondre aux marchés publics lancés par les collectivités qui font face à cette obligation légale.
Si vous êtes un acheteur public, l’ADEME est votre référent sur les pratiques d’achats responsables. Dans certaine région sont organisés des ateliers d’acheteurs publics.
Pour le secteur privé, la réglementation n’évolue pas très vite surtout dans un climat de crise économique où les dirigeants de PME ne sont pas favorables à des règles du jeu très contraignantes. C’est la loi du 12 Juillet 2010 et le décret d’application du 24 avril 2012 qui fixent les modalités de publication d’un reporting extra-financier. Un certain nombre d’entreprises est visé et notamment celles qui sont cotées au CAC 40 ou les entreprises qui ont plus de 100 millions d’euros au total de leur bilan OU chiffre d’affaires ET un nombre moyen de salarié permanent de 500 sur le même exercice.
Il apparaît qu’une entreprise située dans la production/fabrication aura plus de choses à adapter dans sa structure qu’une entreprise située dans le secteur des services ou du conseil.
Pourquoi mettre en oeuvre une politique d’achat responsables ?
Jusqu’alors, même si les mentalités évoluent, le développement durable est encore largement connoté comme une contrainte et non comme un avantage concurrentiel et stratégique surtout dans le secteur privé.
Seules les entreprises cotées en bourse sont contraintes de mettre en place une politique RSE et donc a fortiori de travailler sur la thématique des achats responsables, le cas échéant, elles paient de fortes amendes. La plupart du temps, elles jouent le jeu et parfois en ont pris leur parti en transformant la contrainte en avantage par rapport aux concurrents du même marché. Expl. Le groupe hôtelier ACCOR a des pratiques exemplaires sur le secteur de l’hôtellerie/ restauration.
Les avantages sont multiples au dela de l’aspect règlementaire qui s’appliquent aux grosses entreprises, pour les PME, il s’agit de raccrocher à votre barque les nouvelles tendances de consommation (consom’acteurs, locavores, etc.). Que ce soit le bio, le commerce équitable ou encore la consommation collaborative tous les secteurs de la consommation responsable affichent de bons résultats de vente. Alors vous aussi, en changeant vos habitudes de consommation, vous pourrez répondre à cette demande en plein essor.