La biodiversité urbaine est un sujet complexe, qui semble antinomique. Pourtant, de nombreuses villes travaillent activement à la conservation et au développement de la biodiversité au sein des agglomérations.
Ville et nature : dépendance et dichotomie
Selon Jacques Weber, anthropologue et économiste, « La biodiversité et les écosystèmes sont essentiels au bon fonctionnement des villes ». De manière générale, sans les apports de la nature, les hommes ne peuvent survivre. Nous pensons en premier lieu à l’alimentation, donc à l’agriculture se situant à la campagne. Pourtant, de manière immédiate, les villes sont dépendantes de la qualité de l’air et de l’eau. Il est essentiel d’entretenir des actions de conservation pour permettre aux citadins une meilleure qualité de vie.
En ne cessant de s’accroitre, les villes grignotent les campagnes en absorbant la biodiversité. Il est temps de réintégrer la nature au sein de la ville pour bénéficier de ses bienfaits. De nombreuses villes l’ont bien compris et intègrent ces enjeux à leur stratégie.
La réintégration de la nature dans les enjeux des villes
Paris, Rennes Métropole, Bayonne, Montpellier… Autant de villes qui travaillent à l’intégration de plans de biodiversité urbaine. Cela passe par une identification et la réalisation d’un schéma de trames vertes (espaces verts) et bleues (cours et plans d’eau). Les toitures végétalisées se développent, ainsi que les jardins de ville à Bayonne, Strasbourg et Paris. Paris abandonne l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse et Besançon encourage l’agriculture biologique (en trouvant des débouchées aux produits) afin d’en diminuer l’usage. Limitation de la pollution lumineuse, adaptation des plans d’urbanisme et végétalisation sont des initiatives en faveur de la préservation et de la diversification de la biodiversité en ville. Celle-ci passe aussi par la sensibilisation des citadins et mobilisation des acteurs du territoire.
La réintégration de la biodiversité au cœur de la ville
L’Association Noé Conservation, met en avant le fait que la disparition des habitats tels que les zones humides ou les prairies sèches, la raréfaction des plantes hôtes, les pesticides ou le changement climatique sont à l’origine de la disparition d’un grand nombre d’espèces. Parmi les victimes on compte les abeilles, les papillons mais aussi les oiseaux. La Grande-Bretagne a vu chuter ses populations de papillons de 71% et d’oiseaux de 54 % en 20 ans.
Face aux habitats naturels qui se résorbent à la campagne, la réhabilitation de ceux-ci peut se faire en ville, comme le montre le succès croissant de l’intégration de ruches de villes par les entreprises.
Les particuliers peuvent aussi agir grâce à leurs jardins. Noé Conservation nous apprend qu’en France, les jardins couvrent plus d’un million d’hectares, soit 4 fois plus que la superficie de toutes les réserves naturelles réunies. Par conséquent, semer des fleurs qui attirent les papillons, ne plus utiliser de pesticides, réaliser des économies d’eau, faire son compost sont autant d’actions en faveur de la biodiversité.
Ville et nature ne sont pas antinomiques, la ville peut intégrer la biodiversité afin de la préserver.
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