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LeDevDurable.com, le blog dédié à l’environnement, le social et l’économie responsable vous permet aussi de découvrir des entrepreneurs qui contribuent à un monde plus durable et juste à travers les portraits ledevdurable.com. Et aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter Xavier Auclert d’ekidoko, un nouveau projet de promotion du voyage durable. Voici son portrait !
Votre projet c’est un peu comme une belle histoire à raconter. Quel serai le titre de votre récit ?
Des voyages sérieusement dépaysants (et qui ne déglinguent pas le climat)!
Pourquoi avoir lancé ce projet ? (quel a été l’élément déclencheur)
ekidoko est né de deux éléments déclencheurs:
* Pendant un voyage en train de nuit il y a quelques années, j’ai réalisé qu’en voyageant en train plutôt qu’en avion, le voyage n’en était que plus intense, plus dépaysant. Tout simplement parce qu’en prenant le train, on s’impose de prendre le temps.
* La même année, j’ai calculé mon bilan carbone personnel. L’impact climatique d’un simple voyage international en avion m’a sauté aux yeux : 20 heures passées dans un avion inconfortable correspondaient à 40% de mon impact annuel ! J’ai réalisé qu’on ne pouvait pas sérieusement penser réduire notre impact climatique sans repenser notre rapport au voyage aérien.
ekidoko me permet de partager ces expériences de voyages, et d’aider les voyageurs qui n’ont pas forcement le temps de s’organiser à profiter de voyages sérieusement dépaysants et durables. En leur simplifiant la vie, je les aide aussi à réduire leur impact climatique.
Instaurer un projet “DD” (développement durable) n’est pas chose facile. Quels ont été les obstacles à franchir ? (les challenges auxquels vous avez fait face)
Je ne pense pas qu’un projet comme ekidoko doive faire face à plus de difficultés qu’un projet entrepreneurial « classique »: il faut convaincre, se focaliser sur ce qui compte, garder l’esprit ouvert …
J’ai peut-être passé plus de temps sur la phase d’analyse initiale du projet. Avant de lancer ekidoko, j’ai pris le temps d’identifier concrètement les différents leviers d’actions intéressants (ceux qui ont une influence réelle sur notre impact climatique) et les moyens de les actionner. C’est vrai aussi qu’il est plus difficile de rentabiliser une affaire quand le postulat de base est de « changer les choses » plutôt que de « surfer sur un vague ».
Mais c’est de cette phase d’analyse que je puise aujourd’hui ma motivation puisque je sais que le projet est utile.
Comment avez-vous fait face aux résistances ? (internes, externes ou socioculturels)
Le message d’ekidoko se heurte principalement aux habitudes de consommation, qui sont socioculturelles.
Mais porter ce message n’est pas une lutte pour moi, il ne s’agit pas de faire face aux résistances … mais plutôt d’accompagner les alternatives, de les rendre plus visibles et plus faciles. Je ne me vois pas me lever tous les matins en me disant « je fais face à des résistances » … ça serrait trop usant.
Cela dit, pour qu’un message soit assez fort pour être une alternative intéressante aux résistances, je pense qu’il faut rester pragmatique. Le risque est de tomber dans l’idéalisme et de construire un projet irréprochable au point de vue du son impact environnemental, mais qui n’est pas accepté ou compris par le plus grand nombre. Je fais la promotion du voyage en train. Bien évidemment, ce moyen de transport à un impact, mais c’est une solution réelle, compréhensible par tous. En faisant la promotion du voyage à pied (pratiquement aucun impact climatique), je toucherai beaucoup moins de monde et l’impact global du projet serait moins important.
Se baser sur des faits, des chiffres concrets permet justement de rester du bon côté de la ligne, de se concentrer sur ce qui est réellement important pour ne pas saturer le publique de messages inutiles.
Et puis l’humour aide à faire passer les messages plus difficiles … mais c’est surtout un outil essentiel pour rester dans un esprit positif, et continuer à développer le projet!
Comment avez-vous résolu ces problèmes ? (méthodes, techniques,…)
Comme je le précisais pour la question précédente, c’est avec pragmatisme que je résous ces problèmes.
Depuis que votre projet est en place, avez-vous noté des changements, des impacts positifs ? (quel est le bilan actuel de votre projet)
Le projet est tout jeune, je viens tout juste de mettre en ligne les 5 premiers guides de voyages. Il est trop tôt pour donner des chiffres intéressants. Des outils de mesures seront mis en place dans les mois qui viennent.
Par contre, je peux déjà dire que l’impact sera important. Chaque voyageur qui utilise un guide de voyage ekidoko évite d’un coup au moins 5% de son impact climatique annuel (comparé à un voyage en avion)!
Aussi, les voyages proposés par ekidoko intéressent aussi les voyageurs qui ne sont pas particulièrement sensibilisés aux problématiques climatiques. Ils sont intéressés par l’expérience du voyage en train et en train de nuit … et voyagent automatiquement de façon plus durable, sans même s’en rendre compte!
Quel serait le conseil que vous retiendrez de cette aventure ?
… il est trop tôt pour tirer des conclusions!
Pierre-Edouard Sabary
Super initiative ! J’adore voyager en train, et notamment en train de nuit ! La difficulté justement, c’est d’arriver à se renseigner, il n’existe pas encore de vrai moteur de recherche capable de mixer les différents modes de transport. La SNCF tente le coup justement avec mytripset.com, et c’est pas mal. Mais le vrai avantage de Ekidoko, après avoir téléchargé l’exemplaire gratuit sur Dresde, c’est tous les petits conseils, depuis la prise des billets jusqu’aux visites à faire dans la région (toujours en transports en commun). Bien vu, merci pour cette découverte !