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Aujourd’hui j’accueille sur LeDevDurable.com un entrepreneur responsable qui nous propose un article de réflexion sur l’entrepreneuriat responsable. Voici sans plus attendre l’article proposé par Gilles Grosjean, Partner et co-fondateur d’Abbie & Rose www.abbieandrose.com.
Entreprendre responsable : de bonnes intentions, du marketing mais surtout un impact réellement positif
L’entrepreneuriat durable dans les secteurs du textile, de la mode et de l’alimentation, ce n’est pas nouveau : Ben & Jerry’s or Patagonia n’en sont que deux exemples pionniers.
Quelque chose semble pourtant avoir changé ce dernières années tant le nombre d’initiatives en ce sens a augmenté. Entre bonnes intentions, marketing et impact réellement positif, il est toutefois parfois difficile de s’y retrouver…
Un rapide état des lieux de ce phénomène montre que les initiatives couvrent tant des dimensions écologiques, sociales qu’économiques et le mode d’action peu prendre des formes aussi diverses que le commerce équitable, le « buy one, give one » (Jimmy Fairly), la cession d’un pourcentage des bénéfices (Innocent Drinks) ou du chiffre d’affaire (Ben & Fakto) à des associations, une production locale (Archiduchesse ou Espartine), ou encore un impact environnemental direct (Faguo Shoes).
Mais ce mouvement est-il juste un effet de mode ? Le bon plan marketing de la décennie ? Ou les entreprises ont-elles réellement pris conscience que leur rôle ne se limite plus à celui d’employeur qui paie des impôts ? Seul l’avenir nous le dira… En attendant, on est en droit de se demander quel est l’impact réel de ces « bonnes intentions » ? Mais aussi, ces entreprises doivent-elles vraiment afficher explicitement le rôle social, économique ou environnemental qu’elles entendent jouer au risque d’être accusée d’utiliser cette « bonne action » à des fins marketings ?
Pour ceux qui connaissent déjà Abbie & Rose que j’ai cofondé avec deux associés, mon point de vue sur cette question est évident… Pour les autres, voici ma réflexion : cela aurait-il un sens si Archiduchesse cachait que ses chaussettes sont produites en France, si Jimmy Fairly taisait le fait que pour une paire de lunettes achetée ils en donnent une à quelqu’un qui en a besoin ou si Faguo ne parlait pas des arbres plantés ? En effet, la particularité du mouvement auquel on assiste est que la politique durable fait partie intégrante de l’ADN de ces entreprises, que c’est écrit dans leurs « gènes ».
En outre, je pense qu’aujourd’hui les consommateurs recherchent des produits qui ont « un sens », qui présentent des valeurs qu’ils partagent et souhaitent défendre. S’habiller et se nourrir ne sont plus des actes anodins fruits du hasard, mais des choix conscients – le consommateur veut acheter auprès d’entreprises qu’il connait et apprécie, il veut avoir une histoire à raconter autour des produits qu’il achète et consomme.
En termes d’impact, je pense que ces entreprises – qui bénéficient souvent a priori d’un « capital sympathie » élevé auprès du public – doivent être attentives à communiquer clairement et en toute transparence sur leur impact réel à défaut de quoi elles risquent d’enrayer la machine et de créer une défiance des consommateurs face au mouvement dans son ensemble.
Ce mouvement « entreprendre autrement » m’apparaît toutefois avoir de beaux jours devant lui, et je m’en réjouis – je trouve passionnant de pouvoir découvrir chaque jour de nouvelles initiatives et les projets qui se cachent derrières et de pouvoir les partager autour de moi…
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