Alors que pointe à l’horizon l’application de l’article 225 du Grenelle 2 de l’environnement, beaucoup de confusions persistent concernant l’obligation des entreprises de plus de 500 salariés à publier une trentaine d’indicateurs sur l’impact de leurs activités. Qu’on se le dise, cette avancée en matière de responsabilité (et oui, c’est une avancée, n’en déplaise au MEDEF) sera progressive. Cette obligation concerne les entreprises qui réalisent plus de 100 millions de chiffres d’affaires et ne sera pas mise en place avant 2013. Entre temps, l’article 225 contraindra d’abord les entreprises de plus de 5000 salariés et 1 milliard de chiffre d’affaires en 2011 et celles qui ont plus de 2000 salariés et 400 millions de chiffre d’affaires en 2012. (Source novethic)
Avancée donc que cet article du Grenelle 2, idée partagée notamment par l’Association des Professionnels en Conseil Carbone (APCC), ‘‘en généralisant la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre sur un périmètre complet à toutes les entreprises de plus de 500 personnes, la France permettrait à une grande partie de son tissu économique de se positionner en leader européen et international de l’économie bas-carbone, et ainsi de développer de futures sources de profitabilité et de concrétiser les emplois verts promis par le Grenelle » (source Actu Environnement)
Alors me direz-vous ? Si ceux comme moi, convaincus par le développement durable, se réjouissent, les entreprises bientôt concernées par cette avancée, elles, ne se délectent pas forcément de la nouvelle.
Aujourd’hui en effet les risques se sont multipliés du côté des entreprises : les régulations de plus en plus nombreuses, les flux d’informations massifs et non structurés, entre autres, les empêchent de maitriser la totalité des variables de l’équation capitaliste.
Mais ne nous affolons pas, il existe déjà à l’heure actuelle, et ce depuis plus d’une décennie déjà, des solutions de reporting développement durable et de gestion des risques sociaux et environnementaux pour l’entreprise. Le secteur des TIC (Technologies de l’information et de la communication) est amené à l’avenir à développer de plus en plus de produits en coopération avec les autres secteurs (industrie, tourisme…), c’est un vivier de solutions à la carte selon les besoins, les attentes, les objectifs… Il n’y a qu’à piocher !
Le plus de ces produits : ils prennent en compte dans leur conception les critères et indicateurs réglementaires, type GRI, EMAS, REACH et bien d’autres, selon la solution choisie. L’entreprise adoptant ce type d’outil est donc assurée que son activité prend en compte les risques environnementaux, sociaux, financiers, légaux et aussi les risques inhérents au management de ses parties prenantes. Par la suite les données récoltées tout au long de l’année, sur les différents sites de l’entreprise, selon les branches d’activités… servent à produire le fameux rapport RSE de l’organisation avec toutes les données statistiques nécessaires et schémas explicatifs à l’appui (courbe de tendances …). Des solutions software qui ont de l’avenir ce qui réjouit leurs créateurs. Enablon , éditeur français de logiciels de collecte et de pilotage de données extra-financières, a ainsi réalisé une levée de fond de 15 millions de dollars auprès du fonds britannique ETF (Environmental Technologies Fund), d’ailleurs soutenu par l’Union européenne (source la Tribune) afin de développer son activité en Asie et en Amérique du Nord, de développer le cloud computing (dématérialisation informatique) et de continuer sur sa lancée : une croissance organique, qui a été de 500 % depuis cinq ans (source Enablon).
L’article 225 du Grenelle 2 assure un bon avenir à ces solutions de collecte et de pilotage des données de l’entreprise et vont permettre à ces dernières d’engager leur processus de rapport RSE de manière encadrée et précise. Seul bémol, ces logiciels sont couteux, destinés à des très grosses entreprises et n’ont pas encore conquis la sphère publique et les administrations françaises qui auraient pourtant grand besoin d’outils aussi clairs et efficaces que ceux là.
Affaire à suivre donc….
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