Le gouvernement a voulu tenir la promesse de campagne de François Hollande : bloquer les prix de l’essence. Promesse éminemment démagogique, dont je doute personnellement qu’elle ait eu une réelle influence sur les votes. Mais quoi qu’il en soit, la mesure prise par le gouvernement se veut comme une bouffée d’oxygène pour les Français si dépendants à l’or noir.

En diminuant les taxes en lieu et place d’un blocage des prix en amont (dont on se demandait bien comment l’Etat aurait pu y contraindre les acteurs de la filière, en l’absence d’une véritable crise comme l’autorise le Code du Commerce), la véritable conséquence, c’est « seulement » 6 cts de réduction par litre d’essence, pour plusieurs centaines de millions d’euros de recettes fiscales en moins !

En cette période de crise, d’impérieuse nécessité de réductions des budgets publics, peut-on vraiment se priver d’autant d’argent pour un résultat social aussi discutable ?

Alors que peut-on faire face à l’envolée du prix du pétrole ?

Rien. Absolument rien car la France n’est pas productrice de pétrole. Même à terme en exploitant les gisements de Guyane, le prix du pétrole restera dicté par les cours mondiaux. D’ailleurs, la hausse du baril a déjà rogné les 6 cts de réduction observée…

Bref, une mesure démagogique, temporaire, coûteuse, inefficace… et polluante ! Car la vraie solution pour faire faire des économies aux Français, c’est les inciter à changer de mode de transport.

C’est sûrement paradoxal, mais le coût de l’essence est encore trop faible pour modifier les comportements.

En fait, il faudrait même relever le prix de l’essence, en le taxant davantage et répartir les recettes pour favoriser les transports en commun et les nouveaux types de transport individuels plus écologiques. C’est le principe de la taxe carbone, très mal vendu par l’ancien gouvernement, mais pourtant pas si bête et prôné par des personnalités de toutes les sensibilités.

Par exemple, en répartissant en trois parts le surplus de recettes en fonction des 3 besoins en mobilité, à savoir la mobilité quotidienne (domicile-travail), la mobilité régulière, la mobilité occasionnelle longue distance :

1)      Investir massivement dans les transports en commun dans les zones urbaines : pour redonner l’avantage à ce mode de transport dans la mobilité domicile-travail

2)      Donner un bonus supplémentaire à l’acquisition de tout mode de transport individuel non consommateur d’énergie fossile : vélo à assistance électrique, scooter électrique, voiture électrique/hybride… (favorable à tous les types de mobilités)

3)      Investir dans la recherche et la production d’agrocarburants de 2^nd et 3^ème génération, production qui ne ponctionnera pas de ressources destinées à l’alimentation, mais qui permettra de rééquilibrer la balance commerciale et fournira un carburant à ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture

Et vous, que proposeriez-vous ?

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